La Tentation du Bazooka


Production
Théâtre de l’Arcane (France)
en collaboration avec le Comité d’Entreprise
de l’usine Nestlé Saint-Menet (Marseille)

Mise en scène
Michel Bijon

voir la plaquette

 

Synopsis
Marcel accompagne sa femme à l’hôpital. Elle est malade. Elle ne sait plus qui elle est. Elle n’a plus de nom. Elle ne reconnaît personne et elle n’est pas capable de saisir la frontière entre la réalité et l’hallucination, ni le glissement du temps présent vers celui du souvenir. Il semble que tout reste confus dans sa tête. Tout est mélangé : la vie de famille, le monde du travail, la rue, la machine, la télévision, les amis, le patron, le vestiaire, le bruit, les odeurs, la cantine, son chef, sa cuisine, son mari, ses enfants, les souvenirs, les rêves et les projets, ce ne sont que des bribes d’existence qui la traversent mais qui ont cessé de lui appartenir. Elle passe du plan de la réalité à celui de la mémoire ou celui de l’hallucination sans vraiment les identifier. Il faut probablement un grand choc émotionnel pour provoquer un tel désordre. Marcel ne sait pas vraiment quand elle a commencé à dériver. Il était trop proche. Sûrement après l’annonce de la fermeture de l’usine, mais à quel moment elle a lâché prise, il ne peut pas le dire. C’était trop tard quand il s’en est rendu compte. Et maintenant, ils vont à l’hôpital.

L’argument
On n’ose plus écrire ni prononcer le mot « solidarité » et on détourne pudiquement la tête pour ne pas regarder en face le malheur des autres. La fermeture programmée d’une usine fait sans doute partie de l’aventure humaine, mais comment résonne-t-elle lorsqu’on se trouve au coeur de l’histoire ? C’est le souvenir du cauchemar de Rosaura, l’héroïne de Pier Paolo Pasolini, qui s’est superposé aux multiples récits recueillis. Une Rosaura qui se serait brusquement retrouvée dans l’univers décalé de Nelson Rodrigues et qui aurait perdu jusqu’à son propre nom tellement la tragédie avec son cortège de souffrances est violente et injuste.

Le Groupe
La démarche du Théâtre de l’Arcane est d’aller à la rencontre des populations et de mettre en place des espaces de création où artistes et habitants peuvent inventer ensemble.
La compagnie intervient depuis de nombreuses années sur le territoire de la Vallée de l’Huveaune, non seulement en direction des associations et des habitants de la vallée, mais avec la collaboration des Comités d’Entreprise, en direction du monde du travail.
« Nos actions dans le monde du travail ont été multiples : textes d’un groupe de femmes chez Prior, photos chez Coder, spectacle et film vidéo avec les salariés de Procida, textes, photos et publication d’un recueil avec les ouvriers de Péchiney. En 1989, nous avons réalisé un film vidéo et publié un ouvrage (Triturations) avec la participation des salariés de NHRM (Végétaline). De 1997 à 2002, dans le cadre de la Politique de la Ville, nous avons créé un spectacle, « Les jours que tu as oubliés », un CD-Rom et une exposition sur les habitants du quartier et sur les traces du passé, deux recueils à partir d’interviews (Récits de vies, Métiers d’hier et d’aujourd’hui).Enfin, nous avons créé un autre spectacle sur le monde du travail qui est au cœur des préoccupations des habitants de ces quartiers sinistrés : « Dernières Parades », créé au Théâtre du Merlan. »
En mai 2004, le personnel de l'usine Nestlé de Saint-Menet a été informé que leur usine fermerait dans quelques mois. Après plusieurs rencontres avec les responsables du Comité d'Établissement de l'usine et les salariés, le Théâtre de l'Arcane a décidé d'écrire et de réaliser un spectacle, mettant en scène le monde du travail et les souffrances engendrées par les fermetures d'usines.

Comédiens : Virginie Aimone, Valérie Colaiocco,Amélie Etevenon, Laëtitia Gaudel, Cyrille Laurent, Gilles Le Moher.

Retour à la liste
des spectacles